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La victoire de du Croisier fut alors complète, car le nouveau marquis d’Esgrignon, huit jours après la mort de son vieux père, accepta mademoiselle Duval pour femme, elle avait trois millions de dot, du Croisier et sa femme assuraient leur fortune à mademoiselle Duval au contrat. Du Croisier dit, pendant la cérémonie du mariage, que la maison d’Esgrignon était la plus honorable de toutes les maisons nobles de France. Vous voyez tous les hivers le marquis d’Esgrignon, qui doit réunir un jour plus de cent mille écus de rente, à Paris où il mène la joyeuse vie des garçons, n’ayant plus des grands seigneurs d’autrefois que son indifférence pour sa femme, de laquelle il n’a nul souci.

– Quant à mademoiselle d’Esgrignon, disait Emile Blondet à qui l’on doit les détails de cette aventure, si elle ne ressemble plus à la céleste figure entrevue pendant mon enfance, elle est certes, à soixante-sept ans, la plus douloureuse et la plus intéressante figure du Cabinet des Antiques où elle trône encore. Je l’ai vue au dernier voyage que je fis dans mon pays, pour y aller chercher les papiers nécessaires à mon mariage. Quand mon père apprit qui

j’épousais, il demeura stupéfait, il ne retrouva la parole qu’au moment où je lui dis que j’étais Préfet. – Tu es né préfet ! me répondit-il en souriant. En faisant un tour par la ville, je rencontrai mademoiselle Armande qui m’apparut plus grande que jamais ! Il m’a semblé voir Marius sur les ruines de Carthage. Ne survit-elle pas à ses religions, à ses croyances détruites ? elle ne croit plus qu’en Dieu. Habituellement triste, muette, elle ne conserve, de son ancienne beauté, que des yeux d’un éclat surnaturel. Quand je l’ai vue allant à la messe, son livre à la main, je n’ai pu m’empêcher de penser qu’elle demande à Dieu de la retirer de ce monde.

Aux Jardies, juillet 1837.

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